Viagogo, la bonne alternative au marché noir ?

Dans un passé pas si lointain, jusqu'en 2012, lorsqu'un abonné ne pouvait pas assister à un match, il avait uniquement la possibilité de prêter son sésame à un tiers.

Cela est toujours possible, hormis dans les virages, mais cette pratique tend à disparaître depuis quelques années et la mise en place d'un partenariat entre le PSG et Viagogo où, en quelques clics, un abonné peut revendre sa place sur le(s) match(es) de son choix, le tarif variant en fonction de l'offre et la demande.
A noter, il est malheureusement impossible pour l'acheteur de bénéficier de places "soldées" car il y a un prix plancher (légèrement supérieur au tarif officiel).

Pour un abonné c'est vraiment pratique car cela permet d'amortir le coût exorbitant de l'abonnement annuel et... en optimisant bien ses revenus, on peut même aller au Parc plusieurs fois dans l'année sans débourser le moindre centime !

L'autre bénéficiaire de ce système est bien entendu le consortium PSG/Viagogo qui récupère un pourcentage sur les ventes réalisées.

Cela fonctionne tellement bien qu'on trouve de moins en moins de revendeurs aux abords du stade. Certains acteurs historiques du marché noir se sont probablement tournés vers cette solution pour continuer à faire prospérer leur business.
Enfin, prospérer peut-être un peu moins, car il y a un écart de 20% entre le prix payé par l'acheteur et la somme perçue par le vendeur (quand on vous dit que c'est une bonne affaire pour Viagogo et le PSG). En outre, ils sont en concurrence directe avec des abonnés prêts à tirer les prix vers le bas quand ils ne peuvent pas venir au Parc.

A partir de la saison 2016-2017, ce ne sera plus possible de gagner de l'argent car le montant des gains perçus sur la saison sera plafonné par la valeur de l'abonnement. En cas de dépassement, le surplus serait reversé à une oeuvre caritative comme la Fondation PSG.

Mine de rien Viagogo et le PSG viennent de porter en quelques années un coup très dur au marché noir tout en récupérant une partie du fric.


Ce partenariat n'a cependant pas que des avantages : le Parc des Princes est aujourd'hui rempli majoritairement par des abonnés (36.000 pour une capacité de stade à 46.000).
Désormais, pour être certain de voir les gros matches, il vaut mieux disposer d'un abonnement car si vous n'êtes pas connectés 24h/24 sur la billetterie du PSG, vous devrez passer par la case Viagogo et cela pourrait vous coûter un bras...

Bref, les classes populaires sont les victimes de ce système qui favorise indirectement la montée en puissance du spectateur "bobo" dans le stade et, par effet de ricochet, accentue le manque d'ambiance constaté depuis l'application du plan Leproux...
Et ça, c'est justement l'une des problématiques du club : comment avoir une grosse ambiance au Parc des Princes après avoir dissous les associations de supporters et en ne faisant venir que des "spectateurs" ?

En Bundesliga, certains clubs avaient ainsi dû faire machine arrière avec Viagogo sous la pression des supporters qui revendiquaient un accès au stade pour tous et refusaient une surenchère des prix dans les stades.

Ce fut notamment le cas à Shalke 04 où la politique du ViaNOgo a porté ses fruits. Dans cet article de So Foot, on y apprend les dessous de ce type de deal : en échange d'un chèque de quelques millions d'euros, Viagogo se voit attribuer un nombre de sièges pour les matches à domicile (300 en l'occurrence pour Shalke 04)... et évidemment, ils peuvent les mettre en vente !

Le phénomène Viagogo a tellement pris de l'ampleur qu'il était possible d'obtenir des billets pour le dernier Euro 2016 au grand dam de  l'UEFA qui voulait limiter le marché noir. L'institution a d'ailleurs lancé une procédure judiciaire.


Alors, Viagogo est-il un bon système ? On aurait tendance à répondre par l'affirmative pour les abonnés réellement supporters du PSG...